Ce n'est qu'au Japon que le mélange faunistique est plus intime, par suite d'un climat favorable et d'un gradient climatique progressif.

Tout autre est la configuration du Nouveau‑Monde.

  Les chaînes de montagnes sont dirigées d'une manière générale du nord au sud; il n'y a pas de barrières désertiques aussi étendues, pas plus que de barrières marines, même le golfe du Mexique pouvant être facilement contourné par l'Amérique centrale ou les Antilles.

 

On passe ainsi, d'une manière progressive, des milieux froids, puis tempérés, aux milieux tropicaux chauds, avec d'ailleurs dans chaque zone une juxtaposition d'habitats humides et secs. Beaucoup d'Oiseaux néo tropicaux sont ainsi remontés jusqu'aux Etats‑Unis et même au Canada.

 C'est le cas des Tangaras, des Oiseaux mouches et de beaucoup d'autres Oiseaux d'affinités tropicales. Pour des causes écologiques et géographiques, le mélange faunistique entre les Oiseaux néarctiques et néo tropicaux est donc beaucoup plus intime et graduel, différence considérable par rapport au reste du monde.

 

Certains éléments venus du nord ont pénétré en revanche jusqu'en Patagonie, grâce à l'existence des hautes chaînes andines, qui depuis la Colombie jusqu'au Chili constituent un couloir presque ininterrompu d'habitats ouverts, froids ou tempérés, à travers la zone intertropicale chaude et humide. C'est ce qui permet d'expliquer la distribution des Pipits (Anthus), groupe d'origine holarctique répandu jusqu'en Terre de Feu.

 

Les phylums aviens qui ont colonisé les îles océaniques n'ayant jamais eu de communications avec un continent ont évolué d'une manière encore plus profonde que sur les masses continentales excentriques.

 

Comme pour les autres animaux, les faunes insulaires comprennent essentiellement deux éléments: d'une part des formes archaïques, disparues ailleurs, mais conservées à l'abri des courants évolutifs plus récents; d'autre part des formes superévoluées dans une direction particulière, mimant parfois des Oiseaux appartenant à des phylums tris différents. De ce fait, la proportion d'endémiques est toujours très élevée dans ces îles.

 

Si la distribution ancienne des Oiseaux est dans l'ensemble très hypothétique, l'histoire récente est en revanche plus facile à reconstituer. Elle présente d'ailleurs plus d'intérêt pour le biologiste, car la répartition actuelle des Oiseaux résulte des changements récents, notamment des grandes glaciations quaternaires qui ont entièrement remanié la distribution des Oiseaux dans une bonne partie du globe.

 

A certaines périodes, l'extension des glaciers a chassé vers le sud la faune boréale, dont une partie a été exterminée sur place; une autre a trouvé des refuges plus au sud

 

 

   SUITE 3