Ayant vu ses populations au bord de la disparition dans les années 60-70
à cause d'une utilisation massive de substances dérivées du chlore (les
organochlorés), entrant notamment dans la composition de nombreux pesticides
(le célèbre DDT, par exemple), le faucon pélerin voit depuis les années 80
ses effectifs se rétablir.
C'est ainsi qu'après avoir disparu de la Vienne, il y a une cinquantaine
d'années, des ornithologues ont pu constater son retour et des nidifications
réussies dans des départements voisins. Toutefois, appréciant les parois
verticales abruptes pour nidifier, le nombre limité de sites réduit
fortement ses possibilités d'extension. A ce titre, en 2005, une expérience
originale a été tentée avec l'installation d'un nichoir sur une des tours
aéroréfrigérantes de la centrale nucléaire de Civaux. En septembre 2007, un
couple de faucons pélerins s'y est installé pour donner naissance, début mai
2008, à 3 oisillons qui viennent tout juste de prendre leur envol.
Les faucons pélerins restant unis pour la vie et, généralement fidèles à
leur site de nidification, il est très probable que l'année prochaine les
membres du personnel de la centrale de Civaux, passionnés d’ornithologie,
soient de nouveau mis à contribution pour surveiller à distance l'évolution
de leur couvée.
Cette nidification dans un nichoir artificiel, installé sur une construction
élevée, n'est pas une première. On peut ainsi citer le nichoir installé par
la LPO sur la cathédrale d’Albi (1) en 1989, qui connaît des nidifications
régulières depuis le printemps 2001. D'autre part, depuis plusieurs années,
les tours de refroidissement des centrales nucléaires sont mises à
contributions en Belgique.
Pour mémoire, le faucon pèlerin, Falco peregrinus, est un rapace diurne de
taille moyenne, mesurant entre 34 et 50 cm de long, pour une envergure
comprise entre 80 et 95 cm chez le mâle et 100 à 115 cm chez la femelle.
Celle-ci pèse de 900 à 1300 gr alors que le mâle ne dépasse pas 750 gr.
Le faucon pélerin est connu pour être l'oiseau le plus rapide de la planète,
avec des pointes vitesses exceptionnelles lorsqu'il fond en piqué sur une
proie. Des vitesses de 250 km/h ont ainsi déjà été enregistrées, et les
spécialistes le supposent capable de près de 400 km/h...
Pascal Farcy
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