Ces oiseaux se nourrissent d'insectes et de gastéropodes.
Habiles à la course, ils se glissent silencieusement dans les taillis.
Tout porte à croire que, en revanche, ils sont de piètres voiliers, car
leurs clavicules à peine ébauchées semblent leur interdire tout
mouvement efficace des ailes; d'ailleurs, aucun observateur n'a jamais vu
ces créatures tenter de prendre leur essor. On a voulu voir en ces modestes et mystérieux sujets des
cousins de l'oiseau‑lyre, dont ils se rapprochent aussi bien par
leur comportement pendant les périodes de reproduction que par certaines
de leurs particularités anatomiques. Mais cette parenté est loin d'être
patente, et nombre d'ornithologues la mettent sérieusement en doute. En réalité,
les atrichornis et les oiseaux‑lyres ne montrent aucune nette
ressemblance et leurs liens éventuels reposent ‑ ainsi que l'ont
avancé Mayr et Amadon ‑ sur le fait qu'ils ont entre eux plus de
points communs qu'avec n'importe quel membre d'une autre famille. Malgré
leur petite taille, ces volatiles ont une voix extraordinairement
Puissante et possèdent un registre vocal extrêmement vaste. Comme les ménures,
ce sont d'excellents imitateurs.
Les
rapaces diurnes Les oiseaux de proie d’Australie comptent peu d'espèces ;
cependant, presque tous les prédateurs, à quelque échelon qu'ils se
situent, les chasseurs éclectiques comme ceux qui s'attaquent à des
proies bien définies, sont représentés dans ce groupe selon un schéma
sensiblement identique à celui qu'on rencontre dans d'autres régions
zoogéographiques. Cela signifie, en termes plus simples, que, du
kangourou de taille moyenne au plus petit représentant de la faune
australienne, aucun animal ‑ qu'il soit mammifère, oiseau, reptile,
amphibien, poisson ou invertébré ‑ n'est à l'abri des rapaces. L'oiseau de proie le plus commun du continent est le faucon
coucou huppé (Aviceda subcristata), qui, s'il se nourrit surtout
d'arthropodes et de petits vertébrés, n’hésite pas à agrémenter son
ordinaire de fruits et de végétaux divers. En remontant plus haut dans
le perfectionnement des techniques de prédation, citons le milan noir, le
busard à queue carrée (Lophoictinia isura )la buse à poitrine noire (Hamirostra
melanosterna), le busard harpaye, le busard moucheté (Circus assimilis)
et deux espèces d'élanions. Ces oiseaux ne possèdent pas d'habitat bien
défini et ne s'attaquent pas à des proies précises ; à l'instar des
milans, des buses et des busards du 'Vieux Continent, ils s'en prennent à
tout être vivant qu'ils peuvent débusquer et maîtriser : grands
insectes, micromammifères, petits reptiles, oisillons ‑surtout ceux
des espèces nichant au sol ‑ et charognes. Un tel régime ne laisse
pas de manquer d'unité... Au gré des opportunités, des saisons et des déplacements,
l'appétence de ces rapaces s'oriente vers tel ou tel menu : entomophages
aujourd'hui ' ils seront demain ornithophages ou mangeurs de serpents
suivant l'abondance des diverses proies. Un processus d'isolement et un habitat favorable ont permis
l'apparition, dans la sylve tropicale d'Australasie, de certains oiseaux
de proie tels l'épervier à queue tachetée (Accipiter trinotatus) , et
l'épervier à dos noir (Accipiter melanochlamys) de Nouvelle‑Guinée. Un autre oiseau de proie, rarissime et secret, se tient dans
les sylves australiennes : il s'agit du magnifique autour à ventre rouge
(Erythrotriorchis radiatus). Dans la lignée des rapaces forestiers de
petite taille, l'épervier à collier (Accipiter cirrhocepbalus) se montre
particulièrement habile. Au‑dessus des eaux continentales planent des aigles pêcheurs,
frères de ceux d'Europe et également gros consommateurs de poissons.
Dans les bois clairsemés et les étendues semi‑découvertes, les crécerelles
du Vieux Monde ont ici leurs équivalents avec Falco cencbroides ;
quant à l'aigle botté, il a son proche homologue dans le petit aigle
botté d'Australie (Hieraaetus morpbnoides), plus habile chasseur encore
que ne l'est l'espèce paléarctique : par ses moeurs et son attitude à
l'affût, il rappelle une buse. Signalons qu'il n'y a pas de vautours en
Australie, leur place écologique étant occupée par l'aigle à queue cunéiforme
(Aquila audax). Le rôle de ce volatile dans la nature est double, car
c'est non seulement un nécrophage, mais aussi un chasseur émérite,
capable de capturer de grands oiseaux et des mammifères de taille
moyenne. Le ciel australien connaît aussi de fantastiques rapaces
ornithophages des contrées déboisées. Ce sont diverses variétés de
faucons parmi lesquels le faucon noir d'Australie (Falco subniger), aux
larges ailes, qui se tient dans les contrées du Centre; le rare et très
beau faucon gris (Falco hypoleucos) ; enfin, le cosmopolite faucon pèlerin,
qui est représenté par Falco peregrinus macropus, sous‑espèce
caractéristique de ces latitudes. Falco longipennis se substitue
sur le continent au hobereau d'Europe. Pour clore cette rapide et incomplète énumération, citons
des sujets tels que le faucon brun d'Australie (Falco berigora), espèce
aux moeurs solitaires et au régime éclectique, qui exploite aussi bien
les biomes forestiers que les plaines. Cet animal paisible passe le plus
clair de son temps aux aguets. Son alimentation, extrêmement variée, se
compose de reptiles, d'insectes et d'oisillons. Les rapaces nocturnes Les rapaces nocturnes ont trouvé en Australasie une infinité
de milieux convenant à leur mode d'existence, mais ce sont bien entendu
les sites forestiers - et surtout la forêt tropicale de la Nouvelle Guinée
et des îles avoisinantes - qui furent les plus favorables à leur
expansion. Plongés dans une perpétuelle pénombre, ces lieux offrent
pratiquement la même luminosité atténuée le jour et la nuit. Certains
chasseurs dits nocturnes peuvent donc se livrer à leurs occupations au
moment le plus propice, et se reposer une fois leurs tâches accomplies et
leur faim apaisée. Parmi ces oiseaux, dont l'activité peut s'exercer
vingt-quatre heures sur vingt-quatre, figurent
des sujets qui présentent un très large spectre de prédation.
Le genre -Ninox est représenté par d'assez nombreuses espèces : la
chouette rouge (Ninox rufa), la chouette géante (Ninox strenua), la
chouette-coucou (Ninox novaeseelandiae) et la chouette brune (Ninox
theomacha). Toutes ces bêtes possèdent des disques faciaux rudimentaires
; il semble prouvé que, pour chasser, elles n'ont pas uniquement recours
à leur vue, mais se servent au moins autant de l'ouïe. Parmi ces
oiseaux, quelques-uns ont la taille d'un grand duc, d'autres sont moins
corpulents que les chouettes chevêches. Pareille diversification indique
que les petits marsupiaux aussi bien que les minuscules volatiles sont
menacés par les divers représentants de ce groupe de rapaces nocturnes.
Ressemblant
à beaucoup d'égards aux individus du genre Ninox,l'unique membre du
genre Uroglaux, la chouette de Nouvelle-Guinée (Uroglaux dimorpha), vit
seulement dans les forêts de cette île, où elle se nourrit d'insectes,
de micromammifères et d'oiseaux. Enfin, mentionnons parmi les rapaces nocturnes l'effraie du Cap (Tyto capensis), l'effraie-suie (Tyto tenebricosa), la chouette effraie (Tyto alba) et Tyto novaeholiandiae. Tous ces sujets vivent indifféremment dans les régions forestières et sur les espaces ouverts.
Extraits
des revues LA GRANGE BATELIERE ALPHA POUR TOUS LA FAUNE
NUMERO 157 ANNEE 1975
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