03-05-2010
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1 espèce sur 5 et 1 habitat sur 6 en bon état de conservation en
France
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Comptant
parmi les plus menacés d’Europe, 216 types d’habitats et 1 180 espèces
végétales et animales ont été identifiés comme relevant de l’intérêt
communautaire par la directive « Habitats, Faune, Flore ». En vertu de
celle-ci, les Etats membres sont, en outre, tenus de réaliser tous les 6 ans
une évaluation de l’état de conservation de ces milieux. Couvrant la période
2001 – 2006, la première évaluation de l’état de conservation des habitats
et d’espèces vient d’être achevée par les États membres.
Concernant 131 habitats et 290 espèces en France, non cantonnés au réseau
Natura 2000, les conclusions de la première évaluation de l’état de
conservation des habitats et des espèces ne sont guère encourageantes.
Ainsi, seuls un habitat d’intérêt communautaire sur 6 et une espèce
d’intérêt communautaire sur 5 sont considérés en bon état de conservation en
France. De fait, les trois quarts des habitats concernés par la directive
sont en situation défavorable contre 17 % présentant un état favorable, 6 %
relevant d’un état inconnu.
Avec 53 % d’habitats naturels classés en mauvais état, la région Atlantique
est la zone biogéographique la plus préoccupante. Elle ne fait, toutefois,
pas figure d’exception, la région continentale étant, elle aussi, fortement
affectée. Pour preuve, la moitié des habitats d’intérêt communautaire de
cette dernière serait en mauvais état de conservation.
D’une manière générale, les habitats marins et côtiers, les dunes, les
tourbières, les bas-marais et les habitats d’eaux représentent les milieux
les plus dégradés.
Du point de vue spécifique aux espèces jugées d’intérêt communautaire, plus
de la moitié des évaluations concluent à un état de conservation défavorable
contre seulement 20 % pour la catégorie favorable. Représentant une part
relativement importante, les 25 % d’états inconnus touchent principalement
les espèces marines, les chauves-souris et les invertébrés. Là encore, les
régions biogéographiques Atlantique et Continentale affichent les résultats
les plus défavorables pour l’état de conservation de la faune et de la
flore.
Parmi les vertébrés, les amphibiens sont le groupe le plus menacé,
totalisant 55 % d’évaluations « mauvaises ». Mais, avec deux tiers
d’évaluations défavorables, les poissons s’avèrent également très affectés.
Concernant les invertébrés, la situation se révèle très défavorable pour les
crustacés et les mollusques. Parmi les insectes, les libellules et les
papillons sont les plus fragilisés, avec respectivement 48 % et 31 %
d’évaluations « mauvaises ». Leur cycle larvaire s’effectuant dans l’eau,
les libellules dépendent, en effet, d’habitats aquatiques et humides,
généralement en mauvais état de conservation.
S’interrogeant sur les causes de cette dégradation des habitats naturels, la
Commission européenne a identifié 9 grandes catégories de pressions et de
menaces. Les plus influentes, par ordre d’importance, sont les activités
agricoles et forestières, les processus naturels (érosion, incendies et
autres catastrophes naturelles…) et les changements des conditions
hydrauliques induits par l’homme. De leur côté, les espèces sont
principalement impactées par l’agriculture et la sylviculture,
l’urbanisation et l’industrialisation, les changements des conditions
hydrauliques imputables à l’homme et les processus naturels. D’influence
moindre, les pollutions, les activités de pêche, de chasse et de cueillette,
les activités minières et d’extraction, les transports, le tourisme et les
loisirs ont également leur part de responsabilité dans ces perturbations.
Les données récoltées présentement serviront de base au suivi évolutif lors
de la prochaine évaluation attendue pour 2013, et qui portera sur la période
2007 – 2012.
Cécile Cassier
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